Ce matin là était arrivé à Vallères un étranger pauvrement vêtue qui contait aux villageois de Fouchault bien des nouvelles des royaumes.
Intrigué par l'attroupement naturel 'étant formé autour de l'homme, l'homme d'arme de Vallères s'avança pour mieux entendre ce que narguer l'étranger.
Celui-ci disait venir de l'Est, un royaume par delà les montagnes helvètes où les seigneurs francs n'avaient encore nulle emprise. Expliquant que leurs traditions étaient toutes autres que celles des royaumes francs, l'homme en vint à parler d'une ville assiégée quelque part en confédération helvétique.
Genève qu'il dit ... La même ville où se trouvaient le Baron de Vallères et ses hommes. Plus intrigué que jamais, le sergent interpela l'homme :
Dis-moi manant, n'as-tu donc point vu les armes que je portes sur ma tunique sur l'étendard d'un seigneur franc ?
Regardant avec de grands yeux le sergent, le vagabond fixa distinctement les armoiries de Fouchault ...
Ces armes messire ? Humm, je n'en ai qu'un vague souvenir, mais elles me rappellent quelque chose.
Un homme, assez grand et accompagné de bien d'autres chevaliers et soldats aux armes de votre duché. Il portait au centre de son écu les armes que vous venez de me désigner. Peut-être serait-ce votre maitre messire ?
Un moment de doute dans l'esprit du sergent se fit sentir, mais les propos tenus par le colporteur semblait si véridiques ... Avide de nouvelles à faire porter à sa maitresse en ce moment si particulier, il se risqua à mettre à l'épreuve le vagabond.
Un homme au cheveux roux ?
Non messire. Mes yeux n'ont vu que peu de roux, et ma mémoire, bien qu'usée par les chemins et le temps, s'en serait rappelée à coup sûr.
Cete fois-ci, le sergent ne put qu'admettre que le vagabond venait bien de la ville que convoitait l'église de Romes. Souriant en ayant enfin des nouvelles du Baron, il n'oublia pas pour autant le colporteur.
Vieillard, tu puis si tu le désire te rassasier au sein des cuisines de Fouchault. Un de mes hommes t'y mènera.
Fouchault est magnanime envers qui dit la vérité.
Rebroussant chemin en direction du château, le sergent fit prévenir la baronne de Vallères que son mari semblait aller pour le mieux. La nouvelle, bien que peu précise, se voulait rassurante, mais il faudrait encore attendre plusieurs lunes avant de revoir le Baron sur ses terres.